Sur la méthode de Saint Sulpice

En 1885, le Père publiait, dans son 3ème tome du « Traité de la Confession », un précieux chapitre troisième sur le catéchisme. Concernant la méthode de Saint-Sulpice, on y lit ceci :

Il y a plusieurs manières de faire le catéchisme. La plus parfaite de toutes nous parait être la méthode de Saint Sulpice, et la preuve, ce sont ses succès magnifiques depuis trois siècles, qui ont fait de cette paroisse, la plus instruite peut être qui existe.

Quelques moments sont donnés à la récitation de la lettre, un peu plus à une instruction sur la leçon que l’on vient de réciter et pendant laquelle les enfants prennent des notes pour faire dans la semaine leur diligence, qui est la reproduction de cette instruction.

Suit le bon point, exercice capital, sorte de joute animée, intéressante, vivante, familière entre le catéchiste et les enfants qu’il interroge sur un chapitre du catéchisme.

Il y a ensuite les avis dont le thème infini se développe pendant toute une année ; on termine par une homélie sur l’Evangile du jour.

Le tout est entremêlé de cantiques qui séparent les divers exercices ; de nombreuses récompenses soutiennent l’entrain des enfants qu’on occupe deux heures consécutives sans les ennuyer. Des fêtes espacées dans le cours de l’année, font de ces catéchismes de véritables associations ; et comme la plus grande partie du clergé de Paris a été élevée à Saint Sulpice, dans presque toutes les paroisses on imite, autant qu’on peut, cette méthode, avec des succès inégaux, il est vrai, mais avec grand succès cependant.

On pourrait partout se rapprocher de cette manière de faire, mais en pratique c’est fort difficile. Il n’y a pas moins de dix catéchismes dans cette populeuse paroisse, deux pour les petits enfants et les petites filles, quatre pour les garçons et les filles de la première communion, quatre pour ceux de la persévérance ; cela exige cinquante catéchistes qu’on ne peut trouver que dans un séminaire si nombreux ; il y a surtout de vieilles traditions devenues immuables, une méthode transmise et perfectionnée des uns aux autres depuis trois cents ans. Les prêtres de la paroisse n’interviennent que pour la confession des enfants. On le voit, en pratique ce n’est pas applicable dans l’immense majorité des églises.