Un orateur

En bon méridional le Père Timon David avait le don de la parole. Il avait le don de l’éloquence, celle du cœur. La langue parlée supporte plus facilement les tournures familières ou régionales. Il savait s’adaptait à ceux à qui il s’adressait. Quand il monte en chaire, quand il est à la table d’une conférence, Timon David est dans son domaine.

A l’œuvre il prenait la parole plusieurs fois par jour, toute l’année, sans lasser les enfants ; chose peu facile ! En fait il avait l’art du récit, de l’image, des comparaisons, de l’exemple vivant, des expressions familières aux enfants des milieux populaires ; tout ce qui, tout au long de l’instruction ou du sermon, permet de capter l’attention tout en gravant l’essentiel dans les cœurs et les mémoires.

Le Père Timon David respectait trop son auditoire pour ne pas préparer dans la prière et l’étude ses interventions, y compris celles auprès des plus jeunes. Il y a un canevas, il y a quelque chose d’écrit, mais souvent il s’abandonne à son éloquence naturelle qui est celle d’un méridional doué pour la parole ; alors il subjugue son auditoire.

Sa renommée sera vite faite, d’abord à Marseille, puis à l’extérieur. Il est réclamé dans toute la France, à Rome, à Genève, à Fribourg. De 1863 à 1881 il ne cesse d’être appelé pour des sermons, des conférences, des retraites qui le mènent de réunions paroissiales en monastères, de communautés religieuses en séminaires. Ce sont surtout les œuvres de jeunesse qui le réclament. Ils ira même prêcher dans les prisons. En 1881 il prêche sa 103° retraite au Séminaire Français de Rome.

Orateur recherché, monter en chaire lui coûte ; mais ce qui lui pèse le plus, c’est d’être loin ou absent de son œuvre même si bien souvent, être à l’extérieur est un moyen de la faire connaître.